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Gilbert Vogt – Un regard sur le monde




© Association Gilbert Vogt


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Exposition Itinéraire sans frontières
Galerie de la Grenette, Sion, 2019


L’œil malicieux, un rien dandy, Gilbert Vogt, photoreporter est incontournable pour qui arpente le Grand-Pont à Sion. Il y est dans ses quartiers. Était, car il nous a quittés. À la fois sur la pointe des pieds et non sans panache. C’est-à-dire comme il a vécu.

C’est encore au Grand-Pont, à la Galerie de la Grenette, qu’il a réussi, avec son complice Benoît Antille, à montrer ce qu’il voulait montrer. Dans un énorme puzzle, une mosaïque d’images, il a exprimé la quintessence de son parcours. Et c’est bien là qu’on a vu, rassemblées sur un mur, les diverses facettes de son travail, et l’unité de sa vision de l’art et du monde. Rétrospectivement, l’exposition, qui développe son Itinéraire sans frontières, apparaît bien comme son chant du cygne. Avec Benoît Antille, le photographe déroule « un vaste panorama retraçant l’ensemble de sa carrière, un état du monde de ces dernières décennies, présenté de manière panoptique et synchronique ».

Avant tout un humaniste, proche des gens.

Comme Gilbert Vogt l’explique : « Les images reflètent mon errance dans un monde contemporain, parfois tribal et parfois industriel, le point commun est l’homme, par sa présence ou par l’illusion de son absence. Le souhait qui émane de mon travail se résume à l’interrogation que l’image suscite, l’image comme genèse d’une vision, d’une histoire à créer ou comme sentiment connu que l’on déterre pour que la clarté d’un mystère oublié surgisse. Cette révélation, ce développement est le fruit du partage de ce que l’on voit au-dedans de soi et au-dehors, et à ce moment il y a quelque chose derrière la réalité de l’œil nu, quelque chose qui nous rend plus conscient de notre être. »

Discussions passionnées avec ses amis photographes, journalistes, artistes, sur la place de l’art dans la société. Ce qu’il peut faire pour changer le monde.

À la fois collègue et ami proche de Gilbert Vogt, le photographe Robert Hofer résume parfaitement la singularité de son positionnement de photographe : « L’art de la distance juste est en photographie la première des qualités. Savoir capturer l’instant décisif est l’apanage des meilleurs archets zen. Apprivoiser l’autre lorsque l’on croise son regard demeure une autre vertu cardinale. Gilbert maîtrise la juste distance et sait faire corps avec son sujet à la manière des grands photographes humanistes. »

L’exposition de la Grenette propose un montage constitué d’oppositions dialectiques qui sont la signature visuelle des photographies de Gilbert Vogt (tel ce mendiant agenouillé contre une palissade servant de support publicitaire à Rolex). Ensemble, les images et le montage produisent un discours d’une incroyable cohérence, édifiant et touchant, qui met en lumière les liens qui nous tiennent ensemble, pour le meilleur et pour le pire, ici et ailleurs. Avec l’humilité et l’exigence qui le caractérisent, Gilbert Vogt prône par-dessus tout le vivre ensemble, un dialogue multiethnique et multigénérationnel. Et s’il admet avoir développé une forme de pessimisme à l’usure, il y a cependant des émotions et des rencontres qui le nourrissent d’espoir, notamment la charge spirituelle du paysage, qui donne des lignes de fuites à l’exposition, et les enfants, la jeunesse : « Le pessimisme ça crée des noirceurs, c’est pour ça que j’aime les jeunes ; leur regard brillant est porteur de tous les possibles. »

Article sur l’exposition paru dans le journal 24 Heures, 31 mai 2019 (pdf)



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Fondation Pierre Gianadda, Martigny, 2018 © Olivier Maire



© Association Gilbert Vogt



Gilbert Vogt, Gaza City, 1997 © Association Gilbert Vogt



Vendanges à Leytron, 2016 © Association Gilbert Vogt



Gilbert Vogt, 2011 © Association Gilbert Vogt



Gilbert Vogt © Association Gilbert Vogt



Gilbert Vogt, Inde, 1995 © Association Gilbert Vogt