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Gilbert Vogt – Photographe



→ Regard du reporter

Gilbert Vogt entre en photographie à la fois par hasard et par la volonté de saisir le moment présent et de le partager avec ses amis. C’est pour faire des reportages de concerts qu’il abandonne un apprentissage à peine commencé quand il découvre le plaisir d’effectuer un reportage sur un concert et, surtout, d’en partager les images avec ses amis. Paradoxalement, c’est pour la même raison qu’il ne va pas au bout de sa formation de photographe. Avec son Leica, il se forme sur le tas, en photographiant.

Gilbert Vogt a été « happé par la photo » – comme il l’affirme. Vers dix-neuf ans, un appareil lui « tombe entre les mains » et il ne l’a jamais lâché. Il s’est donc trouvé une place d’apprentissage, pour connaître « ce qu’il ne voulait pas faire ! » S’ensuit un geste de désobéissance salutaire : contre l’avis de son maître d’apprentissage, en 1979, il se rend à la Biennale de Venise. Il y rencontre le photographe Jonathan Robertson qui lui propose un stage de neuf mois en Corse. Robertson l’initie à la lumière et au paysage, tandis que Gilbert Vogt, en échange, l’aide sur des travaux de commande. Cette expérience est fondatrice, non seulement sur le plan du métier, mais aussi parce qu’elle lui instille le goût du voyage.

La photographie devient pour lui un formidable outil. Des rencontres importantes avec des peintres, des écrivains, des photographes enrichissent sa manière de voir. L’univers des artistes le passionne. Il côtoie des musiciens, se laisse porter par les émotions qu’ils suscitent en lui et réussit à les traduire avec son objectif. Écorché vif, il est sensible à la pauvreté, aux marginaux. Art et marginalité, c’est aussi la vie de bohème, qu’il soit en France, en Italie, au Liban, en Espagne ou en Valais. Sans ses errances, la photographie, avant d’être un moyen de survivre, favorise les contacts, soude les amitiés.

Les montages rétrospectifs d’images qu’il réalise révèlent toute la force et la cohérence du travail de Gilbert Vogt et souligne la présence d’un seul regard, présent en toutes circonstances. Ce regard, qui n’est pas sans rappeler celui du cinéaste Terrence Malick, est à la fois critique, empathique et spirituel. Il traite principalement de l’humain dans une coupe franche à travers divers niveaux de profondeur : d’abord celui de l’action et de l’événement à travers l’Histoire, ensuite celui de la dimension culturelle ou anthropologique, qui se manifeste notamment par son intérêt pour les rites ou rituels aussi bien religieux que sociaux (fêtes religieuses, carnavals, combats de reines, manifestations, etc.) et un niveau plus transcendantal, enfin, par son approche métaphorique du quotidien et du paysage.

« On ne voit jamais une chose pour la première fois, mais toujours une seconde fois : quand elle se lie à une autre », écrivait Pavese dans son journal.

→ Regard du reporter




© Association Gilbert Vogt



Vendanges à Leytron, 2016 © Association Gilbert Vogt



Gilbert Vogt, 2011 © Association Gilbert Vogt



Gilbert Vogt, Gaza City, 1997 © Association Gilbert Vogt